Pa d’ocell (L'autre pain perdu catalan)
- Jean-Luc Modat
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- 12 avr.
- 3 min de lecture
Accommoder au lieu de jeter

Voici une recette parfaite pour transformer vos restes de pain rassis promis à la poubelle... Autrefois, les viennoiseries industrielles n'existaient pas, même pas en rêve ! Le pain rassis n'était jamais jeté comme si souvent de nos jours... Ce pain était accommodé en pain perdu voire en version enrichie de raisins secs dans une véritable démarche anti-gaspi ! Pa d’ocell, ce délicieux dessert rustique se mangeait tiède ou froid, nature ou nappé de confiture. Jadis, c’était un gâteau populaire réalisé chez soi car il ne revenait pas cher. Si le "pain perdu" (voir ma recette) est réalisé en friture, cette recette catalane alternative se cuit au four au bain-marie sans matières grasses... Il en existe de nombreuses versions rustiques et paysannes.

4 pers. Préparation 20 min Cuisson 30 min

Ingrédients
6 à 8 tranches de pain rassis
1 litre de lait entier
6 oeufs
250 g de sucre semoule
2 poignées de raisin sec
2 Bâtons de cannelle

Préparation
Disposer les tranches de pain dans un plat creux
Les arroser d'1 verre de lait froid laisser tremper environ 30 min
Faire bouiller le lait restant enrichi des 2 bâtons de cannelle
Retirer du feu laisser infuser 30 min puis retirer la cannelle
Battre au fouet les 6 oeufs et le sucre dans un saladier
Y verser le lait chaud poc a poc fouetter
Egoutter les tranches de pain
Déposer les tranches de pain dans un plat à gratin profond
Répandre dessus les raisins secs
Verser dessus la préparation lait/oeufs/sucre
Déposer dans le four un plat plus grand rempli d'eau chaude
Y déposer le plat à gratin de la préparation
Cuire au bain-marie à 180° pendant 30 min

L'autre pain perdu catalan


Pa d’ocell
Pa d’ocell, pa d’ocell, amb qui desig, jo t’esperava,cap a la nit, sus del pedrís, amb l’àvia que m’embolcava a sota el seu devantal gris.
Pa d’ocell, pa d’ocell, dins de la teva molla xupadabé n’hi trobava de cançons de refilets, de cogullades d’aloses i de garrafons.
Pa d’ocell, pa d’ocell i em deia la teva crostatot l’amor d’un home valent i em deia la teva crostatots els secrets robats al vent.
Que el bug de l’aire atrevit despertava jocs i xerradesentre les fulles platinades de l’arn de vellut ensopit.
Que vora el camí encaixat anava espellint sense gairesel riure vermell de mangranes que el sol havia esborrat.
Pa d’ocell, pa d’ocell, i em deia la teva crosta tot l’amor
d’un home valent i em deia la teva crosta tots els serrats robats al vent.
Pa d’ocell, pa d’ocell, m’explicaves la mala llet de l’argelac
que és tot espina, lladrant borrons de llana fina sus de l’esquena d’un xaiet.
Me parlaves de les garrigues de flors blanques d’un ametller
del civado cofat d’espines, del perfum suau del llaurer.
Pa d’ocell, pa d’ocell, em despit del temps escapat té gust
d’amor i poesia, fa més dolça la melangia d’un corque reviu el passat.
Pain d'oiseau
Pain d’oiseau, pain d’oiseau, avec qui je désire, je t’attendais,
vers la nuit, sur la pierre, avec ma grand-mère qui m’enveloppait
sous son tablier gris.
Du pain d’oiseau, du pain d’oiseau, à l’intérieur de ta miette aspirée
j’ai trouvé des chants de filets, d’alouettes
et de carafes.
Le pain d’oiseau, le pain d’oiseau et votre croûte m’ont
dit tout l’amour d’un brave homme et m’ont dit
votre croûte tous les secrets volés au vent.
Que l’insecte de l’air audacieux suscitait des jeux et des bavardages
parmi les feuilles de platine de l’ARN de velours dormant.
Que près de l’allée aménagée, il épelait
sans beaucoup le rire rouge des grenades que le soleil avait effacées.
Le pain d’oiseau, le pain d’oiseau, et tout l’amour
d’un brave homme m’appelait ta croûte et toute la sciure de bois
volée au vent me disait ta croûte.
Pain d’oiseau, pain d’oiseau, vous m’avez parlé du mauvais lait de l’argelac
qui n’est que d’épines, de museaux aboyants de laine
fine sur le dos d’un agneau.
Vous m’avez parlé des garrigues de fleurs blanches d’un amandier,
de l’avoine couverte d’épines, du doux parfum du fermier.
Pain d’oiseau, pain d’oiseau, malgré le temps révolu goûte
à l’amour et à la poésie, il rend plus douce la mélancolie d’un cœur
qui revit le passé.












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